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Entonnoir à voitures, enfer à vélos

par | 20 septembre 2010 | 1 commentaire

Une fois n’est pas coutume, délaissons les sentiers mal carrossés de la montagne pour le bitume. Car rouler à VTT, c’est avant tout rouler à vélo, et emprunter à l’occasion le réseau routier, pour le plaisir ou pour l’utile. A Sophia Antipolis, c’est parfois souvent l’aventure. Car le développement effréné de la technopole depuis les […]

Une fois n’est pas coutume, délaissons les sentiers mal carrossés de la montagne pour le bitume. Car rouler à VTT, c’est avant tout rouler à vélo, et emprunter à l’occasion le réseau routier, pour le plaisir ou pour l’utile.

A Sophia Antipolis, c’est parfois souvent l’aventure. Car le développement effréné de la technopole depuis les années 70, a été fait il faut bien le dire, très nettement à l’avantage de l’automobile. Mais à moins d’empiler voies rapides, routes, rond-points et échangeurs (comme une certaine Silicon Valley), y faire entrer ou sortir 40.000 actifs matin et soir à peu près en même temps relève de l’utopie. Et ce ne sont pas les quelques lignes de bus ajoutées tous les ans qui y changeront grand chose !

Manif' pour une piste cyclable

Quand le vélo deviendra une évidence

Sans une volonté politique affirmée et concrète, soutenue par la région, les communes, les entreprises, les actifs, et en finale les citoyens mobiles, il sera impossible de sortir de l’enfer des bouchons et des émissions excessives de CO2, pour entrer dans le cercle vertueux des déplacements dits « doux ».

Parmi les nombreuses solutions alternatives à la l’automobile individuelle, il y a évidemment les transports en commun (en site propre ou pas), le co-voiturage, et bien sûr la bicyclette, éventuellement assistée électriquement.

Seulement voilà, avant de pouvoir dépasser l’infime pourcentage de cyclistes « vélo-taffeurs », qui bravent contre vents et marées les excités de la bagnole, en retard le matin pour aller bosser, et à la bourre le soir pour rentrer, en plus du dénivelé de la région parfois costaud, il faut que cette alternative devienne vraiment plus attirante et donc réellement encouragée.

Et c’est pas gagné…

Exemple consternant

Une rangée centrale de plots a été installée à titre expérimental par le CG06 sur la route du parc (D103) en partant du rond point des Bouillides en direction de Valbonne jusqu’au rond point du Val Martin. Cet aménagement a pour but de créer un effet tunnel et de réduire les excès de vitesse sur cette route.

Malheureusement, sur cette route sans voie cyclable, il empêche aussi tout dépassement sûr de cyclistes en respectant la distance réglementaire de 1m50. Les cyclistes sont confrontés à des automobilistes agressifs qui forcent le passage en les frôlant dangereusement.

Une piste cyclable est bien en projet, mais les restrictions budgétaires ont comme dans bien des cas, déplacé les priorités sur des dossiers privilégiant souvent le court terme.

Pétition et manifestation

L’association Travisa a donc émis une pétition et organisé une manifestation « démonstrative » le jeudi 16 septembre.

Manif Travisa

Et on peut vous dire qu’à 18h, ça bouchonne déjà grave à la sortie des bureaux ! 2 ou 3 petits tours du grand rond-point des Bouillides puis montée de la fameuse route jeu de quilles vers Valbonne par petits groupettos, avec alternance de peloton pleine voie et file indienne serrée sur le côté pour ne pas bloquer complètement la circulation.

Une constante : les automobilistes ont une patience réduite à néant après leur journée de labeur, et ça allait du regard noir, aux injures vitre ouverte, en passant par le klaxon bloqué, avec parfois quand même des encouragements.

Manif Travisa

Le plus idiot dans l’histoire, c’est qu’après avoir déversé leur rage et donné un gros coup d’accélérateur avec le nuage de monoxyde qui va bien, tout en nous frôlant, ils étaient rebloqués un peu plus haut, mais… par un trop plein de bagnoles cette fois ! Et bizarrement dans ce cas, ils restent calmes et résignés…

Soyons clairs, le but n’était pas d’emmerder les automobilistes (et de se faire haïr en tant que cycliste au passage) mais de démontrer par l’exemple que de tels aménagements reviennent à interdire purement et simplement les vélos. Tant que les choses en resteront là, les gens qui seraient tentés de passer à ce mode de transport ne franchiront jamais le pas, et le trop plein de bagnoles persistera !

Que vous soyez cycliste occasionnel ou en devenir, je vous invite donc à signer cette pétition et à suivre et encourager les actions du même type à travers des associations comme Travisa, Fubicy ou Viva06.

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