Burano la colorée

par | 3 août 2012 | 0 commentaires

Les photos et récits de voyage nous avaient convaincus d’aller visiter la petite ile de Burano, à moins de 10 km au Nord-Est de Venise. Au départ, dépourvu de véritable carte et compte tenu de la distance aller et retour plus importante, j’avais programmé une visite « vaporetto », mais c’était sans compter l’enthousiasme persistant de Susie […]

Les photos et récits de voyage nous avaient convaincus d’aller visiter la petite ile de Burano, à moins de 10 km au Nord-Est de Venise.

Au départ, dépourvu de véritable carte et compte tenu de la distance aller et retour plus importante, j’avais programmé une visite « vaporetto », mais c’était sans compter l’enthousiasme persistant de Susie après nos deux premiers jours de kayak vénitien.

Après la visite de Murano la veille, nous commençons à nous sentir « dans le bain », surtout pour Susie à qui j’expose l’idée de programme du lendemain. Alors Burano, vaporetto ou kayak ? Aucune hésitation, ça sera kayak !

Les conditions sont posées : la distance est plus sérieuse, la navigation sera purement à l’estime, tandis que la météo tend plutôt vers la pluie. Heureusement pour nous, ces trois paramètres seront parfaitement gérables :

  • le plan d’eau de la lagune (hors chenaux évidemment) est lisse et calme, ce qui favorise une vitesse de croisière correcte sans effort,
  • la sortie de la veille m’avait fait entrevoir un amer remarquable : le campanile très penché de l’île, reconnaissable et visible de loin, seuls les choix de routes, parfois sur les hauts-fonds se feront au jugé
  • la pluie attendra finalement la partie finale du retour pour se manifester

Nous découvrons un autre aspect inconnu des touristes en mode pédestre : l’incroyable tranquillité de la lagune, matérialisée par une faune et une flore riche et typique de ces retenues d’eau salée. Ici encore le mode kayak est idéal, les oiseaux se laissent approcher et les poissons sautent au tout dernier moment.

Après une tentative osée de raccourci, avec une courte pose/pause sur un haut-fond  (lorsque les pattes des oiseaux nageurs apparaissent, il est temps de s’inquiéter !), je préfère quand même, tel le touriste moyen, demander une direction à un pêcheur au mouillage. Et nous retrouvons l’eau libre jusqu’à Burano.

Campanile inclié de l'église San Martino

A l’approche de l’île, il y a d’abord ce campanile de l’unique église San Martino qui saute aux yeux. Suite à un affaissement de terrain, celui-ci est particulièrement incliné, puisque sa flèche de 53 m de haut est décalée d’1m83 ! Puis ce sont les couleurs, des couleurs par dizaines qui recouvrent toutes les petites maisons de l’île.

En Bretagne, on attribue la couleur des volets aux restes de pots de peinture utilisés pour l’entretien des bateaux de pêche. Ici, les couleurs criardes et multiples seraient attribuées au brouillard parfois très dense en hiver, et afin que les pêcheurs puissent se repérer puis retrouver plus facilement leur maison ! Aujourd’hui, tous les habitants ont l’obligation de repeindre une fois l’an, de la même couleur, et le résultat est unique et surprenant.

Il n’y a que trois canaux traversant Burano, pas de risque de se perdre donc. Nous trouvons rapidement un espace libre et dégagé pour amarrer nos kayaks, et aller flâner dans les ruelles calmes et très propres de la ville.

Parking à Burnao

A l’heure du déjeuner, découverte fortuite du restaurant Da Forner, classé au Routard, et tout à fait recommandable. D’ailleurs à peine installés sur la dernière table libre en terrasse (le quai du canal en fait), un groupe d’une bonne trentaine de touristes a investi la salle intérieur de l’établissement. Ouf !

Après un mitraillage en règle et sous tous les angles de cette île de charme et de calme, nous embarquons pour le chemin du retour avec une courte halte sur un îlot surmonté d’une vielle bâtisse abandonnée. Pas le temps de visiter Torcello la voisine, et sa très ancienne cathédrale. Une prochaine fois.

Proche du chenal principal au début, nous voyons débouler derrière nous un de ces gros vaporettos lancé à pleine vitesse. je regarde avec stupeur la vague d’étrave qui le suit, car elle n’est pas seulement haute, mais elle est aussi déferlante ! On s’apprête à piquer un sprint pour s’éloigner de sa trajectoire lorsque le pilote coupe les gaz afin de nous doubler à vitesse réduite et quasiment sans remous. Un geste amical à son passage et il repousse ses manettes à fond. Merci pour la politesse et le respect !

Retour direct et sans histoire, avec un flirt continu sur les hauts-fonds (puisque hors chenal) et la pluie qui nous cueille à l’entrée, pas facile à retrouver, du paisible canal de l’île de Vignole.

Notre route aller pour Burano

Trajet le Lido - Burano

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Galerie photos Burano